CODE MORAL

 

 

Tout être possède des valeurs acquises dés le plus jeune âge. Elles ont été plus ou moins reconnues et appliquées dans le quotidien. Chaque être a sa conception de ces valeurs et agit en conséquence parmi ses semblables. Le code moral présenté ci-joint est simplement un rappel des principales vertus, que beaucoup d’anciens ont martelés de toute leur énergie à travers le temps. La pratique d’une discipline ne peut se faire durablement si la référence à ce code n’est pas pour le pratiquant l’élément premier d’un ensemble constituant un tout. Il n’est pas ici question d’une petite blessure personnelle qui ferait que le personnage soit moins sollicité et donc toucher la petite sensibilité intrinsèque. Les éléments sont, me semble-t-il nettement plus profond et requièrent une pratique intelligente et passionnée. Cela n’empêche nullement de faire expérience à un haut niveau et prendre en considération ces bases essentielles. Il est aussi possible de ne pas les prendre en estime et sans gène aucune porter ces valeurs un peu partout. En fait, ces valeurs, quelle place ont-elles dans la société ? Sont-elles nécessaires dans notre société ? Je pense que l’on peut se poser beaucoup de questions, à chacun de juger et éventuellement de se les poser. De toutes les épreuves, de toutes les joies ou les défaites fussent-elles difficiles, faite de votre sport un art de vivre, une joie de tous les instants, car le chemin est aussi long que cours. J’ai opté pour la présentation personnelle, m’engageant davantage dans les sentiments qui sont les miens. Je laisse à chacun le soin d’apporter la réflexion qu’il jugera la meilleure.

 

 

Jean CARBONNIER

 

 

 

 

HONNEUR

 

Il est difficile de se prétendre un « guerrier » si nous n’avons pas à l’esprit ce sens de l’honneur. Il est difficile de pratiquer sans avoir conscience de cela. C’est aussi, s’élever chaque jour un peu plus, en donnant à ce mot tout le sens qu’il mérite. Chacun a son honneur, la personnalité en nous, l’opinion que nous avons de nous- même, la valeur, que nous nous attribuons avec la conscience la plus interne, reflète au grand jour l’intérêt que nous avons pour l’honneur. La mesure de l’honneur n’est donc pas dans ce que nous sommes, mais dans ce que nous pensons être. L’honneur, dans sa représentation dramatique est une passion froide et morte parce que les fins n’expriment plus les idées sentinelles, mais une subjectivité vide. Donner un sens au sens, acquérir par la répétition et l’observation les qualités nécessaires pour une attitude digne et respectable.

 

 

MODESTIE

 

Que dire de la modestie dans une société qui incite à tout le contraire et oblige à courir dans toutes les directions pour attraper des « éphémères ». De cette qualité, découle l’appréciation que nous pouvons ou pas percevoir de la réalité qui nous entoure. Mieux comprendre, mieux se comprendre, me semble être ce personnage en moi qu’il faut contenir fermement. Tout réside dans le faire, dans le regard, dans l’attitude, savoir observer et écouter pour mieux saisir la signification du mot. Que penser de celui qui a tout fait parfaitement ? de celui qui lève les bras et de celui qui ne peut les lever, de celui du moi-je et du reste. Bref, le champ de la modestie est ouvert, chacun y mettra ce qu’il jugera-en son âme et conscience. L’honneur est-il modeste ?

 

 

FIDELITE

 

La symbolisation de la fidélité devrait être la symbiose entre l’expression de ses convictions et les réelles possibilités à tenir les engagements promis. Certes, il est plus aisé d’être fidèle une heure qu’une jouvencelle… Que de promesses devant l’autel, que de promesses au moment du dessert, cela me fait penser que peut-être nous devons confondre le mot fidèle avec infidèle. La fidélité : c’est le chemin de la pratique, de l’art, sans jamais mollir dans l’esprit. Chaque jour à polir avec beaucoup de délicatesse. Fidèle, respect de soi, comme de l’autre, garde-toi de toute faiblesse, sois fidèle dans ton choix comme dans ton cœur et laisse toi bercer par le silence.

 

 

COURAGE

 

Le courage n’est pas un vain mot pour celui qui en comprend k sens et qui lui donne toute sa signification dans son quotidien, dans sa pratique et dans sa pensée. Aller au-delà de ses peurs, regarder la réalité en face et ne pas la contourner. Le confort de la vie peut quelquefois vous éloigner des épreuves et vous placer dans une position de faiblesse par rapport à la décision de l’instant. Il faut avoir cet éveil en permanence pour anticiper en toute liberté dans votre jugement qui vous responsabilise dans votre acte. C’est dans la loyauté du cœur que part ce courage spontané et sans arrière pensée qui animent les braves ! Bien évidemment, tout le monde possède cette batterie courage, mais avec le temps elle s’affaiblit, d’où l’intérêt de la vérifier régulièrement pour ne pas tomber dans le courage fuyons. Le courage de se regarder le matin dans son miroir est déjà un acte de bravoure. A chacun, de trouver dans sa passion la liberté du courage.

Le courage est une qualité de l’âme, c’est un mode d’activité où la faiblesse n’a pas sa place. Il est quelque chose d’inné et de naturel qui s’allie très bien avec le spirituel et poursuit ainsi des fins pratiques qui se laissent plus convenablement décrire, qu’elles ne peuvent être saisies dans l’expression des sentiments et des pensées. Il faut trouver la justification dans le caractère intime et laisser cette force s’épanouir dans le temps.

 

DROITURE

 

Cet élément de base sur lequel repose l’ensemble du code moral permet à celui qui en respecte les grandes lignes de trouver la sérénité, droiture dans son corps, droiture dans son être, droiture dans sa pensée, devrait être le leitmotive de tout à chacun. La droiture doit réunir tous les composants pour en faire un ensemble cohérent. Ce serait un non-sens que de pouvoir justifier qu’une infime partie d’un tout. Asseoir suffisamment dans son esprit les bases propices à une élévation, pour faire que cet horizon sans fin puisse endiguer les errements. A chacun de bâtir son édifice sur un socle solide.

 

 

RESPECT

 

La connaissance de son environnement, tout ce qui gravite autour de nous, la différence tout simplement sollicite le respect. Le respect de la décision prise, de l’attitude face à une situation, reflète de la grandeur du personnage. Rien ne peut se concevoir si les bases du respect ne sont pas assises dans les profondeurs de l’humain. Dans notre discipline, comme dans d’autres, les règles prédominent. La transgression de ces règles ôterait tout intérêt à la pratique d’un sport et d’un art. Quel intérêt à toujours brûler les étapes. à aller le plus vite possible dans la construction des choses et à en oublier les fondements ! il faut, me semble t’il, respecter non pas une partie, mais un tout. J’aimerais, sans vouloir sacraliser ce mot dans toute sa connotation et d’en oublier le sens réel, rappeler cette élémentaire base du quotidien, souvent oubliée.

 

 

 

SINCERITE

 

Ce qu’il y a de plus authentique en chacun de nous. c’est le désespoir, à tel point que la profondeur du sentiment de la vie semble indissociable d’une sorte de capacité fondamentale à en désespérer. Comment ne pas avoir et faire référence à la sincérité dans sa vie, dans son souffle, dans son regard comme dans sa pratique ! L’engagement doit être total et sans détour, surtout dans les actes. Ecouter l’étrange vérité de la vie, elle est d’une redoutable sincérité. Comment être sincère sans honneur ? et comment avoir de l’honneur sans sincérité ?

 

 

CONTROLE DE SOI

 

La dernière vertu de ce code moral pourrait très bien être placée à un autre niveau, ainsi la question se poserait pour la vertu qu’on placerait à sa place, de ce fait le classement restera ainsi, même s’il est injuste. Confortablement assis pour aborder le sujet sur la maîtrise, le contrôle de soi, rien de formidable puisque tout le monde se contrôle. Dans la réalité, nous retrouvons une aigre conception du contrôle, cette conception là, ne peut-être mise au code d’honneur. Comme l’ensemble des vertus citées ci-dessus, nécessite un travail sur soi-même qui demande du temps pour comprendre à travers ce concept les fondements de la tolérance. Ne pas se laisser dépasser par ses idées peut-être un peu passées de mode. Contrôler son ego interne, beaucoup de pratique, mais aussi s’accorder des espaces pour mieux subodorer la réalité. Attention, le contrôle de soi n’empêche nullement de dire les choses, comme le contrôle d’une technique de jambe ou de poing n’empêche pas de la faire. Se contrôler c’est aussi repousser les limites de son ignorance et avancer un peu plus dans la connaissance